Aperçu : S’il vous plait, prenez note que le point principal de cet article et de sensibiliser les gents au fait que les harfangs des neiges sont épuisez a leur arriver au sud du Québec. (L’appâtage est secondaire) Ils ont migré une très grande distance et on besoin de repos. Ils n’ont pas besoin d’être pourchassés la seconde qu’ils arrivent seulement pour en obtenir la première photo de l’année.Cet article a été écrit après avoir vu un photographe Canon québécois obèse poursuivre un harfang des neiges nouvellement arrivé, avec son VUS à travers un champ. Le photographe a justifié ses actions en déclarant qu’il avait obtenu la permission d’être sur ce terrain … mais il a totalement ignoré l’impact de ses actions sur un harfang des neiges épuisé …
Je dédie cet article à la mémoire du harfang des neiges trouvé en bordure de l’autoroute 30 et rescapé par Sylvain Lamoureux du COL (Club d’ornithologie de Longueuil) le 16 décembre dernier et décédé dimanche le 18 décembre à l’hôpital vétérinaire de Saint-Hyacinthe malgré tous les bons soins prodigués.
Fin novembre marque habituellement l’arrivée du harfang des neiges dans le sud du Québec. Ces hiboux migrent depuis l’extrême-nord du Québec et arrivent épuisés. Parfois même trop épuisés pour chasser et se nourrir. Ils ont simplement besoin de se reposer paisiblement dans les champs agricoles pour y récupérer leurs forces.
L’année dernière, les harfangs des neiges ne sont pas venus. Température, conditions de chasse favorables et, j’imagine, d’autres facteurs ont gardé les harfangs loin du Québec méridional. Ce manque de harfangs des neiges a laissé beaucoup de photographes dans l’ennui. Ces photographes sans vergogne ce sont donc tournés vers d’autres oiseaux, comme la chouette rayée, qu’ils nourrissaient à coup de souris pour obtenir des images parfaites. Certains photographes sont allés jusqu’à les appâter dans les sanctuaires de la nature que sont les parcs nationaux du Québec (Îles-de-Boucherville par exemple).
Novembre 2011 a apporté un nombre plus abondant de harfangs des neiges dans la région du sud du Québec. Nous pouvons même parler d’un nombre record. Cette migration massive semble avoir excité un grand nombre d’irresponsables, qui s’autoproclament photographes animaliers. Des photographes sans scrupules qui n’affiche aucun respect pour la nature, la faune et la propriété d’autrui. Des photographes ont été repérés pourchassant dans les champs (propriété privée) des harfangs des neiges épuisés, simplement pour les voir de plus près. Naturellement, ils y arrivent rarement, car les harfangs utilisent alors le peu d’énergie qui leur reste pour fuir la poursuite des photographes. On a même repéré un photographe à la poursuite de harfangs des neiges à bord de son VUS dans les champs.
Cette attitude permissive, irresponsable et destructrice annonce une saison de mauvaise augure pour le harfang des neiges. Déjà, un harfang est rescapé par semaine en moyenne depuis le début de la migration dans la région de Montréal ou du Québec méridional. Les harfangs des neiges que l’on trouve, affaiblis et agonisants, ont été envoyés dans des centres de secours vétérinaire spécialisés comme la Clinique des oiseaux de Proie à Saint-Hyacinthe, qui est associée à l’Université de Montréal et à l’UQROP. En général, ces oiseaux souffrent d’épuisement et d’hypothermie.
Pourtant, ce n’est que le début… Si ces photographes irresponsables n’exterminent pas tous les harfangs des neiges avant qu’ils ne soient en forme pour la chasse, on assistera à une deuxième vague de comportements destructifs.
Des photographes de partout dans le monde arriveront en autobus dans le cadre d’ateliers photo sur les harfangs des neiges. Les souris y seront utilisées en abondance, avec exagération. L’utilisation abusive de souris pour obtenir l’image parfaite se transforme en un spectacle dégoûtant d’arrogance et d’égoïsme de la part des photographes. La pratique a été dénoncée, mais elle doit être interdite, car ces oiseaux sont protégés et le résultat final est dévastateur pour le bien-être des harfangs des neiges.
L’automne dernier, une autorité en matière d’observation des oiseaux au Québec, le magazine QuébecOiseaux, a tenté de dénoncer l’utilisation abusive des souris pour la photo de harfangs des neiges, dont la pratique avait pris des proportions pandémiques. Malheureusement, les éditeurs ont abordé le problème d’un ton trop timide, probablement pour ne pas blesser personne, car une perte d’abonnés précieux aurait pu s’ensuivre. Un biologiste, une autorité de renommée mondiale sur les oiseaux de proie, a même déclaré avec mécontentement avoir mal été cité par le magazine dans cet article.
Des souris, des hommes et des harfangs
Magazine QuébecOiseaux – Reportage
Écrit par Valérie Levée
Mercredi, 01 Décembre 2010 00:00
Devant un parterre de photographes aux aguets et prêts à le mitrailler sous tous les angles, un Harfang des neiges plonge sur une proie des plus singulières : une souris achetée dans une animalerie! Cette scène de plus en plus fréquente dans les champs enneigés n’est pas sans soulever de sérieuses questions sur le plan de l’éthique.Pour lire la suite..
Radio-Canada, la Télévision nationale, a également diffusé un rapport d’enquête sur le problème de photographes sans scrupules, qui ne reculent devant rien pour obtenir une image d’un hibou.
« Clic la chouette », présenté à l’émission « La semaine verte » de Radio-Canada : Des ornithologues accusent certains photographes de ne reculer devant rien pour faire de bons clichés de hiboux. Est-ce défendable de nourrir et de piéger des animaux pour l’art de la photographie? Gilbert Bégin et Bernard Laroche analysent cette controverse.
Visionner l’émission en ligne : Clic la chouette | La semaine verte @Radio-Canada
L’Union québécoise de Réhabilitation des Oiseaux de Proie (UQROP) a annoncé sa position sur son site Web concernant l’utilisation abusive des souris dans le but de la photographie. Je vous invite à lire sa position et de communiquer avec elle pour ajouter votre nom à la liste, en signe de solidarité avec ceux qui soutiennent son point de vue sur la question. http://www.uqrop.qc.ca/www-officiel/fr/photographieavecappat.php
Le problème est que le harfang des neiges apprend à associer les voitures alignées le long des champs avec les souris dont les gavent les photographes. Cette association entre les voitures et la nourriture a contribué à augmenter le nombre de collisions entre les automobiles et les harfangs des neiges. Les preuves s’accumulent à un rythme alarmant le long de nos routes de campagne et de nos autoroutes. À mon avis, la raison pour laquelle nous avons tant de harfangs des neiges cette année est sans doute directement liée aux oiseaux n’ayant pas été exposés et dénaturés par ces photographes irresponsables l’année dernière.
Le problème est encore plus grave, car les photographes envahissent les propriétés privées et laissent derrière eux leurs déchets de toute sorte : boîtes de souris, sacs, emballages, papiers-mouchoirs et plus encore. Ce manque de respect pour les résidents et la faune fit l’objet d’une controverse il y a quelques années; en effet, certains résidents de Mirabel se sont plaints aux autorités des déchets laissés derrière par les photographes après un hiver de harcèlement des harfangs des neiges.
Les lois existantes doivent être correctement appliquées et de nouvelles sanctions, imposées, pour mieux gérer le problème. Personnellement, je trouve cela dégoûtant et révoltant de voir la nature, la faune et les résidents abusés par ces photographes, dans le seul et unique but d’obtenir une image. Nous sommes arrivés au point où la course pour obtenir les premières images de la saison ne tient absolument pas compte du bien-être des harfangs des neiges et de leur état d’épuisement dès leur arrivée dans le sud du Québec. L’arrogance et l’égoïsme des photographes constituent une menace potentiellement mortelle pour les harfangs des neiges, ce qui est tout à fait illégal. Le harfang des neiges est une espèce protégée comme tout autre oiseau de proie. Les autorités responsables de la faune, en collaboration avec les autorités policières provinciales et locales, doivent à tout prix faire leur travail!
Si vous trouvez un oiseau de proie, voici ce que vous devez faire :
- Assurez-vous que l’oiseau ait vraiment besoin d’aide.
- S’il s’agit d’un oisillon, le laisser sur place et communiquez avec nous.
- Portez des gants ou utilisez une couverture pour l’attraper.
- Mettez rapidement l’oiseau dans une boîte en carton perforée, évitez les cages grillagées.
- Gardez l’oiseau dans un endroit calme, sombre et tempéré (22 à 25 degré Celsius) Limitez ses contacts avec les humains.
- Contactez la Clinique des oiseaux de proie ou le numéro sans frais 1-877-644-4545 afin d’acheminez l’oiseau.
- Acheminez l’oiseau dans les plus brefs délais afin d’augmenter ses chances de survie
Vous pouvez contacter la Clinique des oiseaux de proie à :
Faculté de médecine vétérinaire
Université de Montréal
Saint-Hyacinthe
514 345-8521 poste 8427 pour les appels de la région de Montréal
ou 450 773-8521 poste 8427
Traduction et révision par Jocelyne Feizo et Steve Troletti
Un nouveau développement (27 décembre 2011): La SOL pose des affiches contre l’appâtage des harfangs
Photo de harfang en captivite prise avec des appareils Nikon et des lentilles Nikkor a l’Ecomuseum